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26 janvier 2007

le timbre chez Xu Yi

la richesse des timbres et des modes de jeu

-         L’effectif instrumental

La nomenclature des timbres présents dans Le plein du vide ne présente de fait – hormis la présence du dispositif électroacoustique, et encore ! - que peu d’originalité, reflet assez commun de la conception contemporaine des musiciens savant en matière d’utilisation d’un dispositif orchestral : orchestre de solistes avec hypertrophie du groupe des percussions.

De la même manière, le paramètre « timbre » se voit conférer – phénomène désormais courant – un rôle structurel sur lequel nous allons nous attarder un peu plus loin.

Le tableau ci-dessous propose une nomenclature de l’effectif instrumental de l’œuvre et la répartition des timbres dans ses différentes sections :

Deux phénomènes apparaissent clairement à la lecture de ce tableau :

-          l’importance des instruments à cordes frottées, très présents tout au long de la partition – nous verrons en revanche en quoi leur utilisation se distingue fortement du rôle qui leur est traditionnellement révolu. 

-          La grande diversité d’utilisation des timbres des percussions donne une couleur le plus souvent particulière, une véritable identité, à chacune des sections. 

Mais, plus encore que les instruments eux-mêmes, c’est l’immense richesse des modes de jeu employés qui caractérise Le plein du vide dans le domaine du timbre.

-         Modes de jeu employés

Nous ne tenterons pas d’être exhaustif tant les modes de jeu des différents instruments se révèlent riches et variés : en voici, par familles de timbres, les principaux.

Cordes frottées :

-          harmoniques (artificielles : la quarte du son fondamental est effleurée, le son entendu est ainsi le fondamental deux octaves plus haut)

-          glissandi

-          trilles

-          trémolos

-          sul ponticello (près du chevalet) : son métallique

-          sul tasto (sur la touche) : son détimbré

-          pizzicati – contrebasse, fin de la partie B : notes détimbrées – jeu percussif

-          sons répétés très rapidement : xu_yi_3

Le registre des cordes est presque systématiquement suraigu ; l’écriture utilise abondamment les micro-intervalles (quarts de tons).

Vents :

-         xu_yi_4 avec sourdine (de deux sortes :  bol et plunge)

-          harmoniques (mes. 44 aux Bois) :

-          trilles

-          pizz sur les touches de l’instruments (jeu percussif) 

-          sons répétés très rapidement (trémolos)

Percussions :

-          roulements

-          bols tibétains joués au dessus de la timbale

-          trémolos (vibraphone, marimba)

-          effet de pluie (Partie C)

-         Rôle structurel de ces timbres

Pour l’essentiel, l’organisation structurelle de l’œuvre peut être définie à partir de textures timbrales beaucoup plus qu’autour de motifs stricto sensu. Même l’ouverture de la pièce peut être perçue de la sorte : plus qu’un « motif » de trompette, le premier élément structurant est bien l’enchaînement d’un crescendo des timbales et de son conséquent, la note violemment répétée de la trompette. Si elle réapparaît de manière isolée tout au long de la pièce, c’est en tant que timbre et non de motif.

Les principales textures timbrales qui structurent l’œuvre :

a)       la note violemment répétée – trémolo – de la trompette (qui réapparaît parfois aux cors)

b)       les sons tenus aux vents (intervalle proche de la quarte augmentée)

c)       les lignes « mélodiques » des cordes dans le suraigu, en harmoniques et en glissandi

d)       les sons répétés des bongos

e)       le jeu percussif des bois

f)         l’ostinato de timbre des tambours de bois

g)       Les courts motifs aux Cordes sul ponticello

Autre élément structurant dans le domaine du timbre, l’utilisation des différentes couleurs de percussions- le tableau ci-dessus éclaire particulièrement ce point :

-     prédominance des timbales au début et à la fin de l’œuvre

- quasi exclusivité de la présence du tambour de bois dans la section centrale

  - présence plus sporadique de quelques timbres emblématiques de sous-parties : marimba et vibraphone I-C), bols tibétains (début de II et de III), crotales (milieu de III), bongos (début de II et de III). 

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